Souriez vous êtes filmé·es

Caméras partout

Vidéosurveillance : le grand bluff

lundi 8 octobre 2018, par Les Amis d’Orwell

Émission du 5 octobre 2018 //


Deux parties dans cette émission. D’abord on fait un point sur la récente loi Elan, qui limite la casse sur les dispositions anti-squats, mais en revanche multiplie les mesures répressives envers les mal-logés et les locataires du parc social — bref, les pauvres, du grand classique ! Jusqu’à faciliter les expulsions d’un logement social si un membre de la famille est condamné pour des délits mineurs liés aux stups ! (Lire ici le bilan qu’en a fait le DAL). On donne aussi des nouvelles du collectif des Baras, qui regroupe des dizaines de familles sans papiers, qui est parvenu à trouver un nouveau lieu à Bagnolet après une nième expulsion... Et puis nous racontons la grosse manip du maire de Montreuil Patrice Bessac, qui s’est offert une opération médiatique sur le dos des personnes migrantes...

 Écoutez la 1ère partie

Deuxième partie : rencontre avec Laurent Mucchielli, sociologue et directeur de recherche au CNRS (Laboratoire méditerranéen de sociologie, université d’Aix-Marseille), à propos de son livre paru en 2018, "Vous êtes filmés ! Enquête sur le bluff de la vidéosurveillance" (Armand Colin). Il décrit ce que de nombreuses assos ou collectifs disent depuis 20 ans — comme Souriez vous êtes filmés, créée en 1995 ! —, à savoir que le but des caméras n’est pas de lutter contre la délinquance mais bien de conformer voire conditionner l’ensemble de la population à la surveillance généralisée...

Mucchielli a passé de longs moments à observer les opérateurs vidéo devant leurs écrans et analyser à quoi servent réellement les images enregistrées. Il s’étonne qu’aucune évaluation nationale, et même dans les plus grandes villes équipées (Nice, Paris, Marseille, Lyon), n’a été mené depuis 20 ans. Quant des chercheurs indépendants s’en préoccupent, c’est la cata : dans les grandes villes comme Marseille ou Lyon, seulement 3% (maximum) des résolutions de crimes ou délits ont eu affaire aux images vidéos réquisitionnés par la justice. Pour sauver les meubles, les élus et préfets détournent leur réseau pour mettre des prunes aux véhicules mal garées (85% des cas traités par les caméras à Marseille servent à "vidéoverbaliser" ! ) Et la promesse de systèmes "intelligents" (reconnaissance faciale, détection de "comportements suspects"), n’est là que pour pérenniser ces systèmes inutiles (et énormément coûteux évidemment) tout en faisant gonfler le marché privé de la sécurité...

 Écoutez la 2ème partie - Entretien avec Laurent Mucchielli (52’11)


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