Vidéo de la remise du prix Orwell
au conseil municipal de Mantes la Jolie

le dossier sur:
http://www.bigbrotherawards.eu.org/2001/nomines/mantes.html

extraits:

Le Maire de Mantes la jolie vient de prendre place, alors que son adjoint, en son abdsence a ouvert la séance du conseil municipal
en souhaitant la bienvenue à la presse et à tous les médias quelqu'ils soient, Bédier annule le conseil en ces termes:

-"...la présence des caméras n'est pas spécialement autorisée...

si vous voulez bien...
si vous voulez bien...
si vous voulez bien...ressortir
si vous voulez bien ressortir
si vous voulez bien ressortir merci
si...
si...
si...
si... vous voulez bien
si... vous voulez bien ressortir s'il vous plait.

bien, ben mes chers collègues
je suspends donc la séance."


Réaction de J-P Garnier, (sociologue et président des BBA 2002) à la sortie de la Mairie:


"les supermen en matière de sécurité ont honte de leur politique,
normalement ils devraient acceuillir à bras ouverts
le symbole de leur vie politique...
...c'est la première fois qu'on voit des gens qui méritent un trophée le refuser
...faut croire que la sécurité, dont on parle toujours à mauvaise presse"




 

  

Les“Big Brother Awards”
chahutent le conseil municipal Frédéric Antoine
Le Courrier de Mantes
Publié le 06 février 2002

— Jean-Pierre Garnier, juré des Big brother Awards, a finalement
remporté le trophée chez lui.


Soirée très agitée au dernier conseil municipal. Il promettait
pourtant d’être court et serein avec vingt-deux points à
l’ordre du jour dont aucun n’était vraiment “sensible” en
cette période de pré-campagne électorale. Le jury des “Big
Brothers Awards”, qui venait remettre le trophée au maire
de Mantes pour la mise en place d’un système de
vidéosurveillance au Val-Fourré, a créé la surprise.
Pierre Bédier n’est apparu qu’à la toute fin du conseil
municipal, lundi soir à l’Hôtel de Ville, pour prononcer sa
suspension. C’est le premier adjoint Michel Sevin qui l’a
remplacé presque jusqu’à son terme.Un commando des Big
Brother Awards et d’assez nombreux militants de la gauche
alternative locale l’attendaient depuis le début de la séance,
le trophée dissimulé dans un grand sac.
Ils voulaient remettre au maire le trophée honni, remis à une
collectivité pour la surveillance de ses habitants. En
l’occurance pour Mantes les caméras de vidéosurveillance
de la dalle du Val-Fourré, financées en partie par des aides
européennes destinées à la réhabilitation des quartiers en
difficulté (Lire l'article du 29 janvier). Une équipe du
Vrai journal de Karl Zéro de Canal + était présente pour
filmer la remise du prix (diffusion en clair ce dimanche à
12h45). A l’ouverture du conseil, Perrine Detoeuf élue PCF
de l’opposition a demandé des explications quant à la
présence de caméras dans la salle. Michel Sevin répondait
qu’un conseil municipal est public et que les journalistes y
sont toujours conviés. Un propos contredit une heure et
demie plus tard par le maire, qui déclarait au moment de sa
réapparition : “Les caméras de télévision sont interdites
dans un conseil municipal”. D’après l’Association des
maires de France qui fait référence à un texte de loi publié
au J.O. du 25 juin 1979, les caméras seraient autorisées.
Le maire est resté dans son bureau
Alors que le maire restait dans son bureau, l’ambiance était
fiévreuse près des escaliers, où les militants et l’équipe des
Big brothers awards l’attendaient. Les pronostics sur son
éventuelle sortie allaient bon train provoquant un gros
brouhaha. Modifiant peut-être sa stratégie au dernier
moment, le maire finit par réapparaître à l’avant-dernier
point du conseil. Entre temps, il avait donné une interview à
l’équipe de Canal +.

Reprenant son siège, Pierre Bédier
demande alors aux militants des «BBA» de sortir de la salle
et devant leur refus, suspend la séance, retourne dans son
bureau, et ne prend pas la statuette représentant une tête de
citoyen écrasée par un godillot militaire.
S’ensuit une bousculade et de bruyantes altercations entre
les membres du conseil municipal et les soutiens des
B.B.A. “C’est scandaleux de dépenser un million d’euros
dans un système de surveillance alors qu’il n’y a pas de
tourniquet pour les gosses au Val-Fourré !”, lançait Yazid
Kherfi, l’auteur de “Repris de justesse”.
Le jury des B.B.A., Jean-Pierre Garnier sociologue au
C.N.R.S. en tête, suivi de Anne-Lise Martenot, vidéaste
membre du collectif Souriez vous êtes filmés, repart avec le
trophée sous le bras.
Dès lundi 28 janvier, la mairie avait été prévenue par fax de
sa victoire. «Les subventions de Pic Urban ont été
détournées de leurs buts en étant utilisées à des fins de
contrôle social» estiment les militants des BBA. «Il y a
un abus de ce point de vue. De plus le maire de Mantes a
déclaré vouloir armer sa police municipale déjà bien
équipée. Le but de cette politique sécuritaire n’est pas de
favoriser la promotion du quartier du Val-Fourré mais
plutôt d’encourager la suspicion à l’égard de ses
habitants» a déclaré Jean-Pierre Garnier. La réaction de Pierre Bédier
“Le trophée, je ne le reçois pas, je ne suis pas concerné, je
ne suis pas le président du syndicat des propriétaires. Le
dispositif de vidéosurveillance est installé sur un domaine
privé. Je suis stupéfait que des caméras dans la ville
provoquent autant d’indignations quand des émissions de
télévision (NDR, “Loft story”) retransmettent des images
filmées de moments intimes ! Je n’ai entendu aucun
habitant se plaindre de ces caméras.Je suis aussi ravi
d’apprendre qu’un sociologue s’intéresse au Val-Fourré.
En ne présidant pas le conseil j’ai voulu éviter les
quolibets de l’arrière-ban de ce qu’il reste de gauchistes à
Mantes. Un conseil municipal doit se passer dans le
calme. Ce soir nous avons eu affaire à un trouble à l’ordre
public, c’est pour cette raison que j’ai suspendu la séance
à la fin”.
“Ces gens critiquent les nouvelles technologies, alors
qu’ils les utilisent pour faire leur propagande (NDR, ils
communiquent par l’Internet). C’est contradictoire”,
ajoute-t-on du côté du service communication de la mairie.
Mantes-la-Jolie




Les caméras indésirables au conseil municipal


C'EST BIEN la première fois que le maire de Mantes-la-Jolie évite à ce point les caméras. Pierre Bédier (RPR) a suspendu la séance pour faire évacuer lundi soir une équipe du « Vrai Journal » de Canal +. Les reporters étaient venus filmer la remise du trophée Orwell 2001, attribué à la ville de Mantes par les Big Brother Awards France. Leur présence dans les rangs du public a créé l'effervescence. La sérénité des débats présidés dans un premier temps par le premier adjoint Michel Sevin s'en est ressentie, et, arrivé plus d'une heure après le début du conseil, Pierre Bédier a pris la décision de mettre un terme à la séance.

Défense de la vie privée et des libertés publiques

Le prix Orwell est décerné par un collectif de militants associatifs, d'avocats, de journalistes et de représentants d'organisations non gouvernementales « qui entendent défendre la vie privée et les libertés publiques en luttant contre les excès de la vidéosurveillance ». Il était représenté lundi soir à Mantes par Jean-Pierre Garnier, sociologue au CNRS, et Anne-Lise Martenot, réalisatrice de télévision. « Mantes-la-Jolie était en lice pour ce prix avec la mairie de Lyon et son maire Gérard Colomb (NDLR : PS) qui, avec l'image, traquent les SDF et les colleurs d'affiches dans les principaux lieux de rassemblement public. A Mantes, le réseau de caméras installé sur la dalle commerciale du Val-Fourré a été financé avec des fonds publics européens (1 millions d'euros du PIC Urban). C'est ce que nous dénonçons », explique le sociologue qui est reparti avec son godillot d'or à la main. « Il ira rejoindre les nombreux trophées que les entreprises et collectivités antidémocratiques nominées n'ont jamais voulu recevoir. » « C'est bien la première fois que je vois un sociologue se pencher à ce point sur le Val-Fourré », a ironisé ensuite Pierre Bédier, lors d'une conférence de presse improvisée afin d'expliquer les raisons de son geste. « Je considère qu'il y avait trouble à l'ordre public, si une séance du conseil municipal est publique, donc ouverte à la presse, il ne doit pas y avoir pression des caméras derrière les conseillers municipaux. De plus, le sujet est grotesque, jamais aucun habitant de Mantes ne s'est plaint de cette vidéosurveillance. Certains commerçants même en redemandent. » Pierre Bédier précise que la police ne peut avoir accès aux images de ces caméras installées sur la dalle du centre commercial du Val-Fourré que dans le cadre d'une commission rogatoire délivrée par un juge d'instruction. Ces images ne sont conservées que 48 heures. Enfin, campagne électorale oblige, le maire qui tentera de récupérer son siège de député aux législatives, constate « que la gauche mantaise, qui a manifesté son mécontentement lors de l'évacuation de la salle, empêche la ville de se donner comme objectif d'améliorer la sécurité des habitants ». Le conseil municipal se réunira de nouveau prochainement pour terminer l'examen des points de l'ordre du jour.

Christian Thomas


Le Parisien, mercredi 06 février 2002

http://jdj.leparisien.com/jdj/Wed/YVELINES/

Le Val Fourré distingué par un « Big brother award »

 

Le « Big brother award » décerné à la ville n'a pas vraiment ému les habitants du Val Fourré.
Les « Big brother awards » ont été décernés lundi au « Flèche d'Or Café » à Paris par un collectif d'associations œuvrant pour la préservation des libertés individuelles.
Cette cérémonie a pour but de montrer du doigt « toute personne ou institution s'étant distinguée par son mépris du droit fondamental à la protection de la sphère privée. »
Attribuant cinq prix, les organisateurs ont décidé de remettre le trophée de la catégorie « Localités » à Mantes-La-Jolie pour « son ardent recours à la vidéosurveillance (en ce qui concerne) les commerces de la seule place publique du [.] Val Fourré ».
Le fait que l'opération ait été financée par des fonds publics européens, servant à « la réhabilitation sociale » des quartiers, a fait pencher la balance en faveur de Mantes.
Il faut rappeler que la gestion de la vidéosurveillance n'est pas entièrement du ressort de la mairie mais de celle du syndicat de copropriété, c'est-à-dire de l'Epamsa, des commerçants et de la ville. Cette dernière n'a pas souhaité s'exprimer préférant s'en remettre à l'avis des commerçants et des habitants.

Les acheteurs et les commerçants sont pour

Du côté des commerçants de la dalle, on estime que les caméras sont un bon moyen d'endiguer les vols. « On se sent plus en sécurité, déclare Saada, vendeur sur le marché.lI y a tellement de délinquants qu'il faut bien trouver une solution. » Pour un autre, « l'installation est une bonne idée. Le nombre de vols et d'agressions doit s'arrêter. En tout cas, je ne considère pas cela comme de l'espionnage. »
Chez les consommateurs, l'approbation est évidente : « On ne se sent pas rassurés quand on se promène dans le quartier, note une femme. Le vendredi (jour du grand marché), on voit les gardiens de la paix poursuivre sans arrêt des personnes. »
Quant aux adolescents, sans les déranger, le fait les interpelle cependant : « Je ne pense pas que cela soit vraiment utile, note Mamadou. Si les gens mettent des caméras, cela veut dire qu'ils ne font pas confiance aux jeunes. Et s'ils déconsidèrent les jeunes, où est-ce que l'on va ? »

Paris Normandie

http://www.normandieonline.com/