Le 8 novembre Les Amis d’Orwell ont reçu l’avocat Raphaël Kempf, qui vient de signer aux éditions La Fabrique "Ennemis d’État".
Bonne idée, ce livre republie in extenso trois textes d’époque qui descendent en flèche les trois lois anti anarchistes votées en 1893 et 1894. Ces trois articles, parus cinq ans plus tard dans La revue Blanche, ont été signés d’une part par le fondateur de la Ligue des droits de l’homme Francis de Pressensé, par « un juriste » qui signa anonymement à l’époque, Léon Blum, et enfin par Émile Pouget - le journaliste, natif de l’Aveyron, fondateur du journal satirique Le Père Peinard, auteur du fameux Le sabotage, bref un personnage central dans l’histoire du mouvement libertaire et de l’anarcho-syndicalisme – il fut même l’un des fondateurs de la CGT… (elle aussi a mal tournée...).
Raphaël Kempf défend pas mal de militants politiques ou de manifestants, et peut vérifier tous les jours comment notre système judiciaire reproduit encore aujourd’hui nombre de ces logiques pernicieuses nées dans ces lois anti anarchistes, pour envoyer au trou des contestataires politiques ou manifestants gilets jaunes comme des "ennemis d’État"… Le traitement préventif que l’on vit aujourd’hui dans la rue, et les délits intentionnels comme le fameux "groupement formé en vue de...", mais aussi des notions aussi vaseuses que "l’association de malfaiteurs" tout comme la fabrique du délit "d’apologie du terrorisme", tout cela prend son essence lors de cette période, où la seule "pensée" anarchiste était vivement réprimée.
On a eu un bug dans l’enregistrement de l’émission, alors pas de podcast cette fois-ci, on vous renvoie vers un entretien réalisé par Baptiste, de Radio Parleur, qui rencontré l’auteur lors d’une présentation à la librairie Le Monde en l’air, à Paris, fin octobre.
