Un entretien avec Denis du collectif Halte au Contrôle Numérique de Saint-Étienne. Il s’est créé en 2019 lorsque le maire de la ville, Gaël Perdriau, décidait d’installer un réseau de 50 micros disséminés dans un quartier populaire afin de prévenir et détecter d’éventuelles infractions. Ceci s’ajoutant aux 300 caméras qui quadrillaient déjà la ville. L’opposition à ce projet — baptisé joliment "Serenicity" — conduira la CNIL à s’autosaisir et à contredire le pseudo vernis de légalité que prétendait avoir obtenu la municipalité. A noter que le fabricant d’armes stéphanois Verney-Caron, connu pour avoir été le fabricant du flash-ball, était partie prenante de Serenicity.
Avec le collectif nous aborderons aussi l’appétit sécuritaire de laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne Rhone Alpes. La toute récente "loi JO", qui autorise des "expérimentations" dans le domaine de la vidéosurveillance algorithmique et de la reconnaissance faciale, permet ainsi à Wauquiez de connecter 129 gares SNCF de la région pour que les images puissent être analysées en temps réel par les forces de sécurité. La Coupe du monde de rugby, qui débute en France en septembre 2023, est la première échéance de mise en place d’un tel dispositif.
Le collectif de Saint-Étienne participe aussi à une initiative intéressante, réfléchir à un statut d’« objecteur du numérique », une réflexion sur « de nouveaux droits qui pourront être revendiqués par chacun.e et être portés par des actions collectives, afin de retrouver un pouvoir décisionnaire face à ces technologies ». Une convention de deux jours aura lieu autour de cette question les 15 et 16 septembre à Saint-Étienne.
PLUS D’INFOS
– Site du collectif : https://halteaucontrolenumerique.fr
– Retour sur "Serenicity"
– Technopolice dans les gares de la région Auvergne Rhone alpes
– A propos de la loi JO 2024
– A propos du statut d’objecteur du numérique