Samedi 26 novembre
12h : La Langue de Zahra, de Fatima Sissani,
France, 2011, 93 minutes.
Les Kabyles existent d’abord par la parole. Chaque geste, chaque
instant de leur quotidien peut donner lieu à une langue de vers, de
métaphores, de proverbes... Ne dit-on pas que dans ces contreforts
montagneux dont ils sont les hôtes, la joute oratoire était un exercice
courant ? Une réalité qu’on se représente mal lorsque l’on plonge
dans la société de l’immigration où ces hommes et femmes, souvent
analphabètes, sont relégués exclusivement au rang d’ouvriers et de
femmes au foyer... On imagine alors mal les orateurs qu’ils devien-
nent lorsqu’ils retournent dans leur langue. Cette réalité, je la pres-
sentais. J’en ai réalisé toute l’acuité, mesuré la dimension en filmant
ma mère, son quotidien et son histoire. J’ai vu, fascinée, une femme
arrimée à sa langue de façon indéfectible. Une femme dévoilant une
oralité transmise de génération en génération.
Une langue charriant éloquence et poésie pour dire l’enfance buco-
lique, l’exil, la pauvreté... Cette langue, c’est l’ultime bagage que des
milliers d’émigrants kabyles ont emporté avec eux… Une langue pour
se construire un ailleurs qui ne soit pas que l’exil.
Interview de Fatima Sissani dans l’émission Un peu d’air frais (Radio libertaire 89.4) du 18-10-11
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14h : En maternelle au Val-Fourré, de Marie Dolez,
France, 2003, 55 minutes.
La vie d’une école maternelle dans le quartier du Val-Fourré, à
Mantes-la-Jolie. L’école publique aspire à donner le même enseigne-
ment à tous les enfants, transcendant les origines et les cultures. Au
Val-Fourré, les enseignantes - qui n’y sont pas spécifiquement for-
mées - sont confrontées aux particularités d’un quartier où la situation
sociale s’aggrave et qui a tendance à se structurer en communautés.
En dépit des difficultés, "la maternelle" joue un rôle essentiel auprès
des enfants et de leurs familles.
Interview de Marie Dolez dans l’émission Un peu d’air frais (Radio libertaire 89.4) du 1-11-11
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14h : Frères de classe, de Christophe Cordier, France,
2004, 52 minutes.
La Bretagne, Saint-Brieuc, mars 1972. Une grève avec occupation
éclate aux usines du Joint français. Le 6 avril, l’affrontement avec les
forces de l’ordre est imminent.
De cette lutte, un moment unique va être immortalisé par un cliché
photographique : un manifestant, un CRS face-à-face. L’ouvrier est en
rage, semble hurler, le visage déformé par la colère. Il tient le CRS
par la vareuse... Deux hommes prêts au corps à corps. Mais l’image
ne dit pas tout...
Interview de Christophe Cordier dans l’émission Un peu d’air frais (Radio libertaire 89.4) du 22-11-11
15h30 : Les Roses noires, d’Hélène Milano, France,
2010, 53 minutes.
Un voyage au coeur du langage et des images vécues par les jeu-
nes filles en banlieue parisienne et dans les quartiers marseillais.
Si la langue de la rue fonctionne aujourd’hui comme une frontière, une
identité affirmée, elle raconte aussi la blessure liée au sentiment d’ex-
clusion. Mais quelle est la situation particulière des filles dans leur rap-
port au langage ?
Interview d’Hélène Milano dans l’émission Un peu d’air frais (Radio libertaire 89.4) du 1-11-11
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15h30 : Demain, de Carmit Harash, France-Israël,
2010, 58 minutes.
De retour en Israël, Carmit Harash filme son frère, trentenaire. On le voit d’abord en famille, puis la réalisatrice pose sa caméra chez lui. Le temps d’un entretien en plan-séquence, Israël, cloué à son canapé, est confronté aux questionnements de sa sœur. Elle le pousse à s’interroger sur son service militaire et à se situer politi-
quement.
Interview de Carmit Harash dans l’émission Un peu d’air frais (Radio libertaire 89.4) du 15-11-11
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17h : Les Conti gonflés à bloc, de Philippe Clatot,
France, 2010, 130 minutes.
Le 11 mars 2009, les mille cent vingt employés de l’usine
Continental de Clairoix, dans l’Oise, apprennent par les médias la fer-
meture de leur usine de pneumatiques prévue en 2010. Un accord
avait pourtant été signé au cours de l’année 2007, revenant sur les
trente-cinq heures pour assurer l’avenir du site jusqu’en 2012… Sous
le choc, tous les employés qui seront bientôt appelés les "Conti" se
rassemblent en assemblée générale et mettent en place un comité de
lutte pour organiser et coordonner leur action de résistance. Leur but
est de faire entendre leurs revendications à la direction allemande du
groupe et à l’État français. Le film nous immerge dans l’aventure des
"Conti" depuis les débuts des assemblées générales devant l’usine,
jusqu’à l’annonce des indemnisations par le groupe Continental. Il
retrace un à un les événements de cette lutte qui a défrayé la chro-
nique des semaines durant. Avec pour fil conducteur toutes les gran-
des étapes de la lutte des "Conti" (manifestations, fêtes de soutien...),
le film permet de découvrir comment ce mouvement de lutte solidaire
fut aussi une aventure humaine et collective sans précédent.
Interview de Philippe Clatot dans l’émission Un peu d’air frais (Radio libertaire) du 4-10-11
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17h : Yvette, de M.Bassolé & F.Bassono, France-
Burkina Faso, 2011, 20 minutes.
Yvette, ou la réalité d’une femme au village de Perkouan (Burkina
Faso), dont la condition se révèle à travers ses tâches quotidiennes,
son environnement et ses réflexions...
Interview de Michaël Damperon, des ateliers Caïcedra à l’initiative d’"Yvette" dans l’émission Un peu d’air frais (Radio libertaire 89.4) du 15-11-11
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18h : Koundi et le jeudi national, d’Ariane Astrid
Atodji, Caméroun-Allemagne, 2010, 86 minutes.
"Koundi, gros bourg de 1 200 habitants de l’Est du Cameroun, tire la
plus grande partie de ses revenus de l’exploitation de la forêt équato-
riale. Dans l’éventualité où l’État romprait son contrat de forêt commu-
nautaire, les autorités municipales instituent un "jeudi national" : un
jour mensuel de travail en commun des hommes qui permettra de
commencer une plantation cacaoyère. Découpé comme une semaine
du dimanche au samedi, "Koundi et le Jeudi national" a la saveur
d’une chronique villageoise. Mais jamais le point de vue de sa réalisa-
trice ne se rabat sur le folklore quand affleure, au jour le jour, la poli-
tique.
Cette perspective - utopique ? - d’autogestion future fonctionne dans
ce film, magnifiquement photographié comme un prisme à travers
lequel observer la vie en communauté, de la classe ("abstinence, fidé-
lité, condom !") au lavage du linge, de la fabricante de vin (qui refuse
de vendre aux ivrognes) à la guérisseuse, du jour de paye (une liasse
de billets accompagnée d’une bière) au procès pour adultère, en pas-
sant par la drague au bar du cru, le "Jet Set". Est-ce un hasard si le
jeudi national est réservé aux hommes, tandis que les femmes tra-
vaillent en cuisine pour ceux qui s’activent à la machette ?...
(Charlotte Garson, Cinéma du réel 2011)
Dimanche 27 novembre
12h : La Mort de Danton, de Alice Diop, France,
2011, 64 minutes.
Steve a la dégaine d’un « loulou des quartiers » ceux-là même qui
alimentent les faits-divers sur la violence des banlieues. En septembre
2008, il décide subitement de changer de vie. À l’insu de ses copains
du quartier, il entame une formation d’acteur au cours Simon, une
école de théâtre parmi les plus prestigieuses en France...
12h : Entrée du personnel, de Manuela Fresil, France,
2011, 59 minutes.
Ce film a été réalisé à partir des récits de vie des ouvriers des
grands abattoirs industriels.
"Au début, on pense qu’on ne va pas rester.
Mais on change seulement de poste, de service.
On veut une vie normale.
Une maison a été achetée, des enfants sont nés.
On s’obstine, on s’arc-boute.
On a mal le jour, on a mal la nuit, on a mal tout le temps.
On tient quand même, jusqu’au jour où l’on ne tient plus.
C’est les articulations qui lâchent. Les nerfs qui lâchent.
Alors l’usine vous licencie.
À moins qu’entre temps on ne soit passé chef, et que l’on impose
maintenant aux autres ce que l’on ne supportait plus soi-même. Mais
on peut aussi choisir de refuser cela."
13h : Histoires autour de la folie, de Paule Muxel &
Bertrand de Solliers, France, 1993, 110 minutes.
Ce film concerne la vie et les relations d’un certain nombre de per-
sonnes, soignants et soignés, à partir d’un important hôpital de soins
en santé mentale de la région parisienne, Ville-Evrard, un ancien
grand asile, appartenant à l’institution publique.
La parole et la mémoire restituent des situations relatives à l’enfer-
mement, au rejet, à l’exclusion, mais aussi à l’évolution, surtout du
point de vue des mentalités, du XIXe siècle jusqu’à la période contem-
poraine. "Les histoires autour de la folie" sont d’abord une histoire,
l’histoire de l’asile de Ville-Evrard fondé en 1868...
14h : De l’autre côté de la route, de Laurence
Doumic, France, 2010, 52 minutes.
Une nuit, Colette aperçoit par sa fenêtre un grand feu sur le terrain
de l’autre côté de la route. Le lendemain, elle entend le bruit des mar-
teaux et voit des cabanes s’élever entre les arbres. Curieuse, elle
décide de traverser la route à la rencontre de ces étranges habitants.
Elle est accueillie par toute une famille Tsigane de Roumanie.
Colette s’éprend peu à peu d’Eva, de Sami et de leurs deux enfants.
En dépit de leur situation précaire, elle croit en leurs multiples capaci-
tés et veut que cela se sache. Elle entreprend alors de convaincre les
habitants de sa cité, les badauds et aussi les élus de traverser la
route à leur tour...
Interview de Laurence Doumic dans l’émission Un peu d’air frais (Radio libertaire 89.4) du 22-11-11
15h30 : Voyage en mémoires indiennes, de Jo
Béranger & Doris Buttignol, France-Allemagne, 2003,
94 minutes.
Sally est une jeune femme autochtone originaire de la réserve de
Lower Post située à la lisière du Yukon. Très jeune, Sally a été enle-
vée à sa mère pour être placée dans une famille d’accueil très loin de
sa communauté d’origine. Parvenue à l’âge adulte et devenue elle-
même mère, elle reconstitue difficilement l’histoire de sa famille dont
tous les membres ont été dispersés. Aujourd’hui, elle cherche à com-
prendre pourquoi et comment tout cela est arrivé.
L’histoire personnelle de Sally lève le voile sur un chapitre méconnu
de l’histoire des Premières Nations, éclairant sous un jour nouveau
les enjeux du combat actuel pour le contrôle de l’éducation.
Acculturation, perte d’identité, souffrances mais également guérison et
espoir pour les générations à venir, telles sont les différentes étapes
du périple que nous allons vivre avec Sally.
15h30 : Nous étions communistes, de Maher Abi
Samra, France-Liban, 2010, 84 minutes.
Le film est une exploration de l’espace public libanais entre commu-
nautés confessionnelles et de l’intégration des individus dans cet
espace fragmenté. Construit autour de trois personnages, dont l’au-
teur, anciens membres du Parti Communiste libanais, de leurs années
d’engagement politique pendant la guerre civile, du chemin qu’a pris
chacun d’entre eux dans la société d’après guerre et de leur situation
actuelle alors que le pays semble à l’orée d’une nouvelle guerre...
Un festival à prix libre
Le prix libre est une démarche politique, non marchande.
Ce n’est pas pour autant la gratuité et, afin de donner un élé-
ment d’évalutation, les coûts de revient d’une place de ciné-
ma et d’un repas seront affichés.
Concrètement, à l’accueil, seront distribués à prix libre des
tickets d’entrée et des tickets de repas.
La bourse du Travail de la ville de Saint-Denis (93) est
située au 9-11 rue Génin. Métro ligne 13, station “Porte de Paris”
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