Au cours de ce cycle, nous nous proposons d’aborder la société de contrôle à travers des exemples de la vie quotidienne (délit d’outrage, vidéosurveillance) ainsi que des réflexions sociologiques et politiques. Comment ce système se met-il en place et pourquoi ?
Jeudi 5 novembre
Délit d’outrage ou abus de pouvoir ?
Jean-Jacques Reboux, auteur de romans noirs et responsable des éditions Après la lune, a été victime du délit d’outrage. Avec d’autres militants ayant osé contester la toute puissance policière, il a créé le Collectif pour une dépénalisation du délit d’outrage (Codedo, http://codedo.blogspot.com/). Ils ont lancé une pétition "Pour en finir avec le délit d’outrage et le délit d’offense au président de la République".
Jean-Jacques Reboux a écrit Lettre au garde des Sceaux pour une dépénalisation du délit d’outrage (avec Romain Dunand, éditions Après la lune, juin 2008), Lettre ouverte à Nicolas Sarkosy, ministre des libertés policières (éd. Après la lune, octobre 2006).
Jeudi 12 novembre
À qui profite la vidéosurveillance ?
Noé Le Blanc démontre l’inefficacité des caméras de surveillance en s’appuyant sur plusieurs études britanniques dont celle du ministère de l’Intérieur publiée en février 2005. La vidéosurveillance, qui rate son objectif avoué, dissuader et détecter les délits, est surtout un marché lucratif de normalisation et de contrôle des pauvres.
Noé Le Blanc, journaliste, auteur notamment de l’article Sous l’œil myope des caméras, Le Monde diplomatique, septembre 2008 et de l’article Télésurveillance, Revue du Mauss permanente, 14 décembre 2008
Jeudi 19 novembre
Face à la surveillance, les comportements qui dérangent
Lois antiterroristes, fichage, puces RFID… Comment pouvons-nous faire face à la montée en puissance d’un mécanisme qui relève tant des logiques de contrôle des populations et des territoires (à des fins politiques et économiques) que des logiques de façonnement de la vie sociale ? Notre attitude très ambivalente face aux nouvelles formes de surveillance "consentie" (facebook, téléphones portables, cartes de fidélité, carte navigo, etc.) pose la question du partage effectif d’une valeur : la défense des libertés fondamentales. Comment assurer la protection de cette valeur sociale qui est de plus en plus souvent volontairement sacrifiée soit au nom de la sécurité, soit au nom du confort, de la distinction, voire de la sociabilité ?
Anastassia Tsoukala est juriste et criminologue, maître de conférences habilitée à diriger des recherches à l’université de Paris XI, rédactrice en chef associée de la revue de sociologie politique Cultures & Conflits. Elle a écrit notamment « La légitimation des mesures d’exception dans la lutte antiterroriste en Europe », dans Cultures & Conflits, 61 – Antiterrorisme et société, printemps 2006
Jeudi 26 novembre
Société de contrôle, vers un nouveau totalitarisme ?
L’accélération technologique est l’autre nom de l’expansion totalitaire. La société de contrôle, nous l’avons dépassée ; la société de surveillance, nous y sommes ; la société de contrainte, nous y entrons.[…] Le contrôle n’est pas la maîtrise, ni l’emprise, ni la commande, ni le pouvoir, mais la vérification. Un inventaire. Un état. Un fichier de biens : objets, cheptel esclaves. (Extraits de "Terreur et possession : Enquête sur la police des populations à l’ère technologique")
Pièces et main-d’œuvre (http://www.piecesetmaindoeuvre.com), plus connu sous le nom de PMO, réunit des militants grenoblois qui dénoncent l’alliance entre les élus, la recherche et les entreprises de la région pour le développement des nouvelles technologies dans un but mercantile, et dans un total mépris vis-à-vis de notre environnement et des populations.
PMO a écrit Terreur & Possession – Enquête sur la police des populations à l’ère technologique, éd. L’Échappée, 2008, 334 p. ; Le Portable, gadget de destruction massive, éditions de L’Échappée, 2008, 94 p. ; RFID : la police totale, éd. L’Échappée, 2008, 80 p. ; Aujourd’hui le nanomonde. Les nanotechnologies, un projet de société totalitaire, éd. L’Échappée, 2008, 430 p. ; Nanotechnologies/Maxiservitudes, L’Esprit frappeur, 2006, 133 p.
Tous les cycles de l’université populaire de Saint-Denis sur le site http://www.dionyversite.org/
Les Amis d’Orwell, l’émission de Souriez, est diffusée sur Radio libertaire, 89.4, un mardi sur deux, de 16 h à 17 h.
Ecouter toutes les émissions