Le collectif des jeunes mineurs isolés de Belleville occupent la maison des Metallos, un centre culturel appartenant ) la ville de Paris, depuis le 6 avril.
Après notre émission du mois de mars, nous sommes allé prendre des nouvelles. Ils sont aujourd’hui entre 400 et 500 jeunes exilés qui se battent depuis l’été 2023 pour être pris en charge en tant mineurs, qui devraient être tous sous la protection de l’Aide sociale a l’enfence. Au lieu de cela, ça la plupart d’entre eux ont été recalé a leur "évaluation de minorité", un refus qu’il leur faut ensuite aller contester devant le tribunal — et en attendant, ils doivent se débrouiller, sans aucune aide. C’est pour ça qu’a l’automne dernier, le collectif des Jeunes du parc de Belleville s’est organisé, et avec l’aide d’habitants d’habitantes, ils sont parvenu à construire une lutte généreuse et revigorante.
Après avoir été baladés entre préfecture, mairie et conseil de Paris, le fait nouveau c’est que désormais, le procureur de la République les réprime. Le 29 avril, deux personnes étaient convoquées au commissariat du 11e : l’un des mineurs en lutte et un soutien, membre du collectif 20e Solidaire avec les migrant-es.
Le 3 mai nous avons pu nous entretenir avec F., le jeune exilé qui a passé 5 heures face aux policiers, en utilisant son "droit au silence" sur les conseils de son avocat. La plainte a été déposée par le directeur adjoint de la Maison des Metallos, qui n’a pas pu agir sans l’aval de sa tutelle, à savoir la mairie. Même s’il s’agissait d’une "audition libre", les deux personnes étaient entendues pour deux motifs : "vol en réunion" et "entrave concertée et avec violence ou voie de fait à l’exercice de la liberté de l’expression de la création artistique". Nous apprenions aussi que le directeur adjoint qui a porté plainte s’est aussitôt mis en "congés maladie" dans la foulée.
Dans un communiqué, le collectif accuse : "Pourtant, ni les deux militants, ni les collectifs dont ils font partie, n’ont volé quoi que ce soit. Et si la Maison des Métallos est effectivement contrainte d’annuler sa programmation artistique, ce qui est regrettable, les occupant.es du lieu n’en sont pas responsables. C’est la Mairie qui a imposé la suspension des événements culturels, alors que nous nous sommes toujours tenu.es disponibles pour trouver une solution, sans violence aucune."
Après l’entretien avec le jeune exilé, nous rediffusons celui réalisé en mars avec une bénévole du centre Tara qui explique à quel point ces enfants sont maltraités par toutes les institutions censées les protéger.
– Écouter l’émission (52’)
PLUS D’INFOS
– Pour aider les jeunes exilés : cagnotte Helloasso
– Compte instagram du Collectif "Bellevile Mobilisation"
– "Avec le collectif des mineurs isolés de Paris" (notre émission du 6/03/2024)
