L’espace urbain, décor de nos scènes de vie s’est modelé sur des principes de modernité progressiste.
On a appellé progrès le fait d’entasser des milliers de personnes dans des cités HLM, progrès le fait de donner à la voiture un espace qui a relégué le droit du promeneur à celui du piéton, soit celui de ne pas se faire écraser si il traverse dans les passages prévus.
Progrès les parkings de 30000 places, progrès les hypermarchés, progrès les pubs partout, progrès la vidéosurveillance.
Mais dans quel milieu souhaitons nous réellement évoluer ?
Si l’on accepte de considérer l’espace urbain comme un décor, alors nous devrions en être acteurs et non les victimes inconscientes.
De la même manière qu’un décor influe sur ses acteurs dans une fiction, nous devrions repenser à la mise en scène urbaine que l’on nous impose.
Ou sont les espaces de libertés, de promenades, de détentes, de convivialité, comme les espaces verts, rouges ou noirs ? La réappropriation des champs de vies nous appartient, nous ne sommes pas des personnages de fiction manipulables.
Comment s’est construit l’espace urbain de la société du spectacle sinon désespérement comme la scène des tragédies (avec son pendant dichotomique : la télévision qui capte le jeu, et assume le divertissement grotesque.)
Le "dehors" nous appartient-il encore ? si nous ne choisissons pas notre environnement avec une conscience humaine il est évident que les études "scientifiques" et les "paramètres" sociologiques comme les "évaluations" de l’impact comportemental nous feront oubliés le principal : nous construisons l’espace futur. Et donc que le milieu environnemental modèle les personnes leurs comportements et leurs rapports mais aussi leurs modes de pensées.
Avec l’exemple de Levallois la vidéosurveillance a pris place sur un terrain propice à son dévelopement : la destruction de quartiers entiers (40% de Levallois a été racheté par les promoteurs puis détruit) et la construction d’une ville ou l’architecture s’apparente à la mégalomanie mussolinienne. Une ville déshumanisée à faire peur ou la vidéosurveillance s’impose ensuite pour rassurer.
Jusqu’à ce jour,et corollé par un papier sorti ce jour dans libé, la vidéosurveillance n’a toujours pas prouvée son utilité malgré les différentes enquêtes et évaluations qui ont été faites.
(en 1996 premier audit à levallois qui démontrait l’inefficacité de la VS )
Les tenants du marché du sécuritaire se frottent néammoins les mains depuis l’annonce le 17 décembre par Sarkozy d’un plan sécuritaire qui renforcerait l’implantation de la vidéosurveillance en france.
A preuve de l’impact du décor urbain sur les comportements, Sébastien Roché écrit "les rapports d’évaluation qui concernent l’effet de l’amélioration de l’éclairage sur la délinquance montrent de bien meilleurs résultats"...que la vidéosurveillance.
L’éclairage public -est un - plus puissant réducteur de la délinquance que la vidéosurveillance.
Repenser les éclairages urbains n’aurait pas les mêmes impacts démagogiques/électoraux que l’implantation de la vidéosurveillance ? pourtant, réduire considérablement l’effet tragique d’un éclairage lugubre propice à un scénario de violence sur les comportements inconscients des personnes devrait être un enjeu majeur.