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Pandémie logistique

Le prolétariat de la logistique en première ligne

dimanche 24 mai 2020, par Les Amis d’Orwell

Émission du 22 mai —>


Oppression économique et managériale au menu des Amis d’Orwell. En pleine pandémie certains secteurs continuent d’être aussi peu visibles alors que leur activité n’a pas véritablement diminué. C’est particulièrement le cas du prolétariat du transport et de la logistique (1,3 million de salariés en France), dont énormément d’intérimaires, embauchés au smic, en intérim ou en contrat précaire, et dont le salaire ne dépasse pas 1500€ brut au bout de dix ans d’ancienneté. Des travailleureuses qui ont été fortement sollicité-e-s depuis début mars sans pouvoir toujours bénéficier des fameuses "primes" promises aux professions dite "essentielles".

En plateau un invité, David, membre du Groupe de recherche sur la logistique, à l’origine d’une série d’articles publiés sur le site d’informations Acta.zone, dont celui intitulé "Pandémie logistique" (5 mai) ainsi que des entretiens avec des ouvriers et syndicalistes (ici concernant Geodis et là concernant la logistique pharmaceutique dont nous parlons plus bas).

Deux entretiens pour illustrer ce sujet. D’abord, retour sur l’activité du géant Amazon en France. Grande première dans le monde, les syndicats français de la multinationale ont gagné leur combat en justice : contraindre la société à respecter des règles sanitaires adéquates. Une restriction d’activité que Amazon a refusé d’appliquer, entraînant la fermeture des sites jusqu’au 18 mai. En première instance (14 avril), Amazon France s’est vue imposer une astreinte de 1 million d’euros (par jour et par manquement aux mesures sanitaires) si l’activité était maintenue, la Cour d’appel de Versailles (24/4) a confirmé le jugement en baissant l’astreinte à 100.000€. Nous avons parlé au téléphone avec Jean-François, délégué syndical Sud Commerce (Solidaires) sur le site de Saran (45), dont les effectifs peuvent atteindre 2000 salariés. Il nous explique que seulement 30% de volontaires ont accepté de reprendre le boulot le 18 mai (la boite en attendait 50%), et touchent une "prime" de 2€/h (sur un taux horaire moyen de pas plus de 11€ !).

En deuxième partie nous diffusons un entretien avec Mohamed, conducteur et élu syndical CGT au sein du groupe Eurotranspharma, leader européen dans le secteur de la logistique de produits pharmaceutiques. Il raconte comment les représentants du personnel ont pris en main la question des mesures sanitaires pour protéger les employés — la plupart payés au smic ! — et dénonce les tergiversations de la direction sur la fameuse "prime" que sont censés toucher les personnes particulièrement sollicitées pendant la pandémie de coronavirus.

 Écouter l’émission dans son intégralité :


 Entretien avec Jean-François, Amazon (version longue 22’04) :


 Entretien avec Mohamed, Eutrotranspharma (version longue 21’30) :

Archives :
 Notre émission du 11/10/2019 sur la robotisation des métiers de la logistique, "L’algo qui parle à l’oreille des prolos".

Crédits :
 musique : (intro) "My Body Horse" (Surf Heroes), "Tennessee Ernie Ford" (16 Tones), "Je n’irai pas travailler" (Pogomarto)
 images : amazon trash revisited (jetlambda) - débrayage sur un des sites Eurotranspharma (CGT)


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