Après la chute du mur de 89, les berlinoiSes, découvrent la salle de contrôle et le système de vidéosurveillance de la Stasi (police soviétique allemande) qui quadrillent la ville. Illes obtiennent la mise hors service du système (source : arte). Les temps ont changé : aujourd’hui, tout le monde en redemande sans se soucier de ce que va donner cette société sous tension permanente.
Fin de la délinquance ? Dans le pays le plus vidéo-surveillé du monde, l’Angleterre, les chiffres publiés dans le Monde nous montrent que le crime ne désarme pas : en 2001-02 il y aurai eu une hausse globale de 2% de la délinquance, accompagnée une baisse de 7% des faits sur la voie publique, mais d’une hausse de 35% des crimes avec armes à feu. Illusion vicieuse du discours sécuritaire. Les urbanistEs détruisent aujourd’hui les barres de béton qu’illes ont construit il y a 30 ans, mais les intérêts économiques et politiques du moment ne nous promettent pas le même scénario pour les caméras...
APRES LYON, MARSEILLE
185 villes ont adopté la vidéosurveillance depuis 97. Draguignan, Orléans, Metz, Puteaux, Colombes, Chartres se sont mis sur les rangs en 2002. L’histoire de la vidéosurveillance connaît des paliers successifs. D’abord quelques caméras, puis une extension sur les grands axes de circulation. Nous en sommes maintenant à un nouveau stade, initié autrefois par Levallois : le quadrillage total des villes. C’est Lyon qui, en 2001, a montré l’exemple en installant 11 caméras dans le quartier de la Duchère et 60 dans le centre. Maintenant Marseille emboîte le pas, d’abord avec 4 caméras cette année, mais surtout pour 2004, avec 60 à 80 caméras pour les zones de la gare St Charles, de la Canebière et pour tout le centre historique du Panier.
Alors demain à Paris ? Pas la peine de faire un dessin : les rues, les transports en commun, les lycées, les entreprises, les halls d’immeubles (co-veillance)... Il ne restera plus un espace de respiration. Peut-être la campagne, et encore !
VOICI VENUS LES QUARTIERS GHETTOS POUR " RICHES "
Encore plus de violence sociale demain ? On peut l’imaginer : les quartiers forteresses se construisent, cités résidentielles entourées de grillages, de caméras et de maîtres-chiens. Il faut un badge magnétique pour rentrer ; chacunE peut en interdire l’entrée à qui ille veut. Une vraie machine de guerre sociale pour éviter aux habitantEs " fortunéEs " de la cité Bellefeuilles à Toulouse de côtoyer ceux du Mirail. On imagine que le sentiment d’insécurité va baisser ! Comme l’a montré un reportage de F2 en nov. 02 , dans le charmant petit village de Conségudes (Var), les habitantEs " sécuriséEs " se méfient même des joueurs-euses de golf installéEs dans leur ghetto et ont posé un nouveau grillage à l’intérieur même de leur fort ! ! En 99, il n’existait qu’une expérience de ce type à L’Etang-la-Ville ; aujourd’hui, se sont développées 22 résidences sécurisées : 2 à Toulouse, 4 à Tours, 3 à Montpellier, 1 à Lyon, 1 à Marseille, 3 à Bordeaux et bientôt à Alfortville et Marne la Vallée.
BIOMETRIE, RECONNAISSANCE INTELLIGENTE :
LA SURVEILLANCE INTEGRALE ARRIVE
Il y a système de vidéosurveillance et système de vidéosurveillance. Ceux où les images défilent les unes après les autres et puis les systèmes dit " intelligents qui intègrent les comportements suspects ". Par exemple : être assis trop longtemps à un endroit, courir, etc. pourront être considérés comme des signes de comportements suspects comme c’est le cas pour le système de surveillance " Primastica " mis en place et testé dans les métros européens (Bruxelles, etc.... ).
La biométrie chamboule tout, avec en particulier la reconnaissance faciale, technologie montante. Elle s’appuie en particulier sur les caractéristiques principales du visage : l’éloignement des yeux, la taille de la bouche, etc. - pour construire une carte du faciès. La reconnaissance faciale est capable de déjouer le port d’une barbe ou la tonte des cheveux. On distingue deux technologies : celle du visage fixe (testé par les banques) et celle du sujet mobile. L’identification d’un sujet fixe dans de bonnes conditions peut-être considérée comme maîtrisée. Pour ce qui est de la reconnaissance d’un visage sur une vidéo, certain " déplorent " un taux d’échec trop élevé. Cela n’empêche pas la paranoïa et l’autocensure de s’immiscer : le prétexte de la lutte contre d’hypothétiques malfrats cache mal la volonté de mesuler les esprits, en diffusant la peur généralisée de la police et d’autrui. Et bien sûr, cela n’empêche pas le succès de cette technologie qui est employée sans le consentement des personnes. Citons encore la reconnaissance par les mains, testée actuellement par les 720 collégienNes de Carquérannes (Var) : illes doivent montrer patte blanche (la paume de la main) pour rentrer dans leur collège.
POSTIEReS EN LAISSE ELECTRONIQUE : TRAITER DES SALARIEeS COMME DES CRIMINELleS, C’EST POSSIBLE !
L’entreprise est-elle toujours le reflet du monde de demain ? Dans ce cas, l’exemple de la plate-forme routière postale de Melun PFR devrait nous alerter. Ouverte en novembre 2002, les postierEs présentEs doivent être muniEs en permanence de badges électroniques au bras qui autorisent ou non le passage d’une pièce à l’autre. Pas question pour une personne non déléguée de se rendre au local syndical, impossible de faire une délégation du personnel. Le directeurTrice, s’appuyant sur une quarantaine de caméras et une société de vigile espionne ses employéEs. À l’appel du syndicat sud, une journée de grève a été organisée en décembre. Il ne s’agit pas d’un exemple isolé : ce genre de dispositif a déjà été mis en place dans les aéroports et dans certains immeubles ; impossible de passer d’un étage à l’autre sans carte.
CHACUNe FAIT CE QU’ILle VEUT : LES 3/4 DES CAMERAS SONT ILLEGALES
Le développement de la vidéosurveillance n’obéit pas à un plan concerté des pouvoirs en place. Il est sauvage et fluctue au gré des faits divers et des campagnes médiatiques. Difficile de s’y opposer. Comme si cela ne suffisait pas, les 3/4 des installations sont illégales. En 1997, 40 000 caméras ont été officiellement déclarées alors qu’on estimait à 150 000 le nombre d’installations de vidéosurveillance existants. C’est donc plus de 100 000 caméras qui fonctionnent en toute illégalité et qui encourent une peine de 300 000 francs d’amende (soit 45800 euros). Souriez Vous Êtes Filmés a d’ailleurs porté plainte contre une société indélicate, actuellement en référé auprès du procureur de la République.
A QUAND : " SOURIEZ, VOUS N’ETES PLUS FILMEeS " ?
Mettons en question le rôle de l’image sachons quand nous voulons ou non être filméEs.
Le 1er mars 2002, une centaine de personnes avec le collectif ratp (réseau pour l’abolition des transports payants) et Souriez vous êtes filmés - Île-de-France masquaient les caméras de la ligne 14. Au mois de juillet, lors du rassemblement européen du réseau no border (contre les frontières et le contrôle social), des manifestantEs s’en prenaient aux caméras des rues de Strasbourg. CertainEs saisissent les commissions départementales pour connaître le nombre de caméras installées et les projets futurs. Des éluEs s’élèvent ici ou là contre la politique du fait accompli.
Après la loi de sécurité quotidienne et la loi sur la société de l’information, la vidéosurveillance parfait le dispositif sécuritaire.
La résistance doit s’amplifier.
Le 11 décembre 2002, Souriez Vous Etes Filmé - Ile-de-France a organisé une réunion de coordination du département 92 représentant Puteaux, Colombes, Levallois. Le collectif a également contacté le syndicat sud-éducation pour le projet d’équipement de tous les lycées des Hauts de seine. Une réunion nationale est envisagée avec tous les collectifs, les réseaux et les individus qui agissent sur ces thèmes (Toulouse, Draguignan, Lyon, Montpellier, Nancy, Grenoble, Nantes, etc.).
Cette coordination serait suivie d’une action ou manifestation commune.
NON, LA VIDEOSURVEILLANCE N’EST PAS UN JEU
Nous vous invitons à venir discuter avec
Projection-débat le jeudi 13 fevrier 2OO3
avec présentation printemps-été de nos tenues de camouflage
Au cinéma le BARBIZON, 141 rue de Tolbiac, M°ToLbiac
tél. 06 07 72 22 75 http://souriez.info souriez-internetATlautre.net