et de tentative de criminalisation de la contestation.
Et demain, la prolifération de ces systèmes qui violent en toute impunité ’l’intimité" de
notre vie privée dans l’espace public, peuvent devenir autant d’ armes de répression
entre les mains d’extrémistes au service d’un pouvoir totalitaire, qui menacent notre
région Provence Alpes Côte d’Azur pour les prochaines élections de Mars 2004.
En effet, le 21 Juin 2003, dans le cadre de la fête de la musique, les membres du "Comité
de Draguignan" avaient décidé de sensibiliser à cette occasion la population sur la présence
des caméras, en déambulant pacifiquement en portant un panneau de format A4 où était
inscrit : "Tenez-vous bien, vous êtes peut-être déjà filmés".Mais également en
distribuant un tract d’information annonçant une soirée-débat festive sur le thème des
"technologies de surveillance" des citoyens avec la projection du film de Terry Gillian
"Brazil", pour le 26 Juin 2003.
Après une demie heure de marche dans la foule, nous avons été interpellés par deux agents
de la police nationale qui nous ont dit intervenir "sur les indications de ceux qui visionnent
la vidéo".Après une longue mais courtoise conversation, où chacun a pu exprimé son
opinion, nous nous sommes séparés.
Comme par hasard la municipalité a déclaré que le système n’a été mis en place que le
23 Juin, soit deux jours après les faits ci dessus relatés.
En tout état de cause la municipalité de Draguignan n’a pas respecté la déontologie de ses
propres engagements "d’interdiction de suivre en vidéo, d’enregistrer, des personnes
sans motifs liés à la protection contre les risques de vols ou d’agression".
(Dossier de demande d’autorisation préalable à l’installation d’un système de vidéo-
surveillance - respect de la vie privée)
Après seulement quelques mois de fonctionnement, le système n’arrête pas les
professionnels du cambriolage, car les vols se poursuivent dans les boutiques du centre
ville et l’on assiste à un "ras-le-bol commercial" (article de Var matin - Nice matin de
octobre 2003)
Après deux cambriolages, un commerçant s’est même vu radié de sa compagnie
d’assurance.
Malgré cela, le réseau fonctionne maintenant dans une nouvelle rue et le chef de la police
municipale n’est pas hostile à son extension.
La prolifération de l’installation de ces systèmes ne permet-elle pas en fin de compte de
stigmatiser le "sentiment d’insécurité" des personnes les plus vulnérables dans notre
société ?
Les "marchands de sécurité" ne se réjouissent-ils pas alors d’une telle aubaine, car les
perspectives dans notre région sont considérables ?
Ce sont l’ensemble des contribuables qui doivent supporter les coûts importants de
l’installation et du fonctionnement de ces instruments de hautes technologies, qui sont
pourtant souvent mise en place à la demande et au service de la protection de biens privés
de quelques commerçants d’une ville.
Cet argent ne devrait-il pas être mieux utilisé pour l’ensemble de la collectivité à résoudre
les graves problèmes liés à "l’insécurité sociale" ?. (l’emploi, le logement, la santé....)
Ceux qui ne jurent que par le "toujours plus sécuritaire", dans notre région PACA,
n’ont-ils pas pris le risque de décevoir avec toutes les conséquences électorales que cela
peut avoir et la mise en danger de nos libertés individuelles et publiques dans cette
logique engagée de surenchère sécuritaire.