Souriez vous êtes filmé·es

Non au projet de Vidéo Surveillance à Reims

vendredi 26 octobre 2007, par Collectif Défense des Droits et Libertés de Reims


Brandissant une menace terroriste sortie de on se sait où, « la
délinquance dans l’hyper-centre », « les grands rassemblements du stade
Delaune », « la forte densité urbaine » du quartier Croix-Rouge ainsi
qu’une « demande très importante des entreprises installées dans la ZAC de
la Neuvilette », la mairie de Reims souhaite installer dans cette ville
d’environ 190.000 habitants 36 caméras type globe (zoom à 300m et vision à
360°) pour un coût d’installation de 1.560.000 euros et un fonctionnement
annuel de 400.000 euros. (cf. Ville de Reims Information février 2007).
Ces caméras viendront s’ajouter à toutes celles déjà présentes dans le
centre ville et sur les grands axes routiers de la ville.

Si des sondages d’opinion (dont personne ne sait exactement comment ils
ont été réalisés) affirment avec certitude que les rémois sont
majoritairement préoccupés par l’insécurité, sentiment pour lequel la
presse locale a joué un grand rôle, quels habitants ont réellement
conscience que la vidéosurveillance est avant tout un outil de gestion de
la peur des autres et constitue un dispositif n’ayant aucune efficacité
prouvée contre ladite insécurité ?
comment est-il possible de croire également - face à des mécanismes
sociaux connus (exclusions, précarité, chômage...)
que le système économique, politique, médiatique, et par extension
certaines populations,
refusent obstinément de voir - que la vidéosurveillance n’apportera
aucune solution ?

Le maire de Reims, Jean-Louis Schneiter, cache à peine les pressions
subies par la municipalité. C’est ainsi qu’il évoque « une demande très
importante des entreprises installées dans la ZAC de la Neuvilette » pour
un cadre sécurisé avant d’ajouter que « les commerçants du centre-ville
ont ensuite eu les mêmes doléances » (L’hebdo du vendredi n°18)

Ce projet, qui n’est qu’une première tranche, a donc pour vocation
principale de répondre avec de l’argent public à une demande de
sécurisation de la part d’entreprises commerciales privées qui
bénéficieront si le projet est maintenu dans l’état de 22 caméras (15 au
centre, 7 à la Neuvilette) contre 14 pour le quartier
Croix-Rouge (10) et le stade Delaune (4).

Par conséquent :
  Vue l’absence d’efficacité prouvée de la vidéosurveillance,
  Vu le contexte politique actuel particulièrement répressif
  Vu que le projet prévoie de répondre à une demande d’entreprises
commerciales privées avec de l’argent public,
  Vu que le projet ne repose sur aucune enquête sérieuse
auprès de l’intégralité de la population rémoise,
  Vue la probabilité d’erreurs irréparables (rappelons-nous ce Brésilien
suivi par les caméras londoniennes et abattu de six balles dans la tête
par la police pour être finalement, une fois mort, innocenté)

le Collectif Défense des Droits et Libertés de Reims demande la suspension immédiate et définitive de ce projet

démocratiquement
douteux, sans aucune garantie suffisante de respect des droits
fondamentaux tels que le droit au respect de la vie privée, le droit
d’aller et venir sans être observé, le droit de manifester pacifiquement
nos inquiétudes et nos désaccords sur la voie publique sans courir le
risque d’alimenter les fichiers de la toute nouvelle fusion entre les RG
et la DST ou d’être
simplement repéré par un état qui semble n’avoir qu’un mot à la bouche :
répression.

Envoyez vos messages de soutien au collectif, lesquels
seront retransmis à la mairie de Reims.


+ sur le web

Proposer un article | Nous contacter | Plan du site | Admin | Accueil
squelettes spip SPIP Suivre la vie du site @elastick.net