La crise inédite que traversent les quartiers populaires des grandes villes du pays appelle des réponses radicalement nouvelles, à l’opposé du tout répressif mis en oeuvre par le gouvernement.
Le désespoir causé par le chômage de masse et la précarité, par les discriminations à base ethnique, par l’abandon de pans entiers du système de prévention, des associations d’éducation populaire et du système d’enseignement, conduit des jeunes des quartiers dits "sensibles" à se retourner contre tout ce qui représente l’ordre public. Les populations de ces quartiers sont les premières victimes de cette situation. Elles souffrent au quotidien de la misère et de la surexploitation engendrées par plus de vingt ans de politiques "libérales" ; elles sont atteintes dans leur sécurité immédiate, dans leur dignité, dans leur espoir de sortir un jour de cette situation.
Hier, c’était des travailleurs désespérés, qui, pour résister aux dictats des firmes multinationales, s’attaquaient à leur outil de travail, prenaient le risque d’actions à haut risque pour la santé publique et pour l’environnement. Aujourd’hui, c’est la jeunesse privée d’avenir qui mêle dans sa révolte le refus légitime de la violence d’Etat et des actes qui ne peuvent qu’ajouter à la dégradation de leurs cadres de vie.
Liverpool, Los Angeles, Paris : partout dans le monde, la mondialisation capitaliste néo-libérale a semé le chaos. Elle a orchestré la division des peuples et la mise en concurrence des individus. Elle a soumis les régimes politiques aux impératifs des actionnaires. Elle expose la planète à un dérèglement sans précédent des rapports entre l’homme et son environnement. Partout, elle rencontre aussi des résistances, de Seattle à Porto Allègre, de Bombay à Paris. Des luttes des travailleurs licenciés à celles des personnels et usagers des services publics ; des luttes paysannes à celles de la jeunesse scolarisée. Mais de cette course de vitesse, le résultat est encore incertain. Et le risque existe aujourd’hui, en France, que le parti de l’Ordre l’emporte durablement.
Ils n’ont que la République à la bouche, mais abandonnent aux églises et aux élus locaux la responsabilité d’assurer la solidarité entre les citoyens. Ils se targuent du "bien commun" mais organisent jour après jour la casse du droit du travail, des services publics et de la protection sociale. Ils exigent le retour à la loi, mais ont "blanchi" Chirac et la plupart de ceux qui ont puisé dans les deniers publics pour assurer le maintien de leur domination politique. Ils glosent sur le "respect" depuis leurs résidences protégées des "beaux quartiers". Qu’ils y retournent ! Et le plus tôt sera le mieux !
Nous en appelons à tous ceux qui résistent depuis des années aux politiques néo-libérales, à ceux qui interviennent jour après jour sur le "front social", à la jeunesse et à l’ensemble des citoyens. Il faut réunir les attentes, rassembler les propositions, faire converger les actions. Il y a urgence. L’avenir du pays en dépend.
Pour en débattre et dégager des perspectives REUNION PUBLIQUE Avec la participation d’élus, de travailleurs sociaux, enseignants, personnels du secteur judiciaire, de syndicalistes, militants associatifs et militants politiques
MARDI 15 NOVEMBRE A 20H30 A LA MAISON DES HABITANTS 111, RUE DE LA GIBAUDERIE, A POITIERS
salle 4 (à côté de l’école E. Galois)
A l’initiative du Forum Social Départemental et du Collectif des personnels du secteur social et médico-social, avec le soutien de : ATTAC, MRAP, CGT, FSU, Solidaires 86, Collectif 86 de promotion des services publics, Forum de la Gauche Citoyenne, Les Alternatifs, MRC, LCR, PCF, Les Verts.