Un point d’actu en intro de cette émission des Amis d’Orwell. Les 11 et 16 septembre, deux policiers ont été jugés pour avoir mutilés deux manifestants lors des premières manifestations des gilets jaune à Paris en 2018, les 24 novembre et 1er décembre, jugés donc 7 ans après les faits.
Les verdict ont été annoncées les 14 et 17 octobre, et le résultat n’est pas surprenant : un policer a été condamné très légèrement, et l’autre a été entièrement relaxé. L’agent Romain Pasquier a été condamné a 6 mois de prison avec sursis, sans inscription de sa condamnation au bulletin B2 du casier judiciaire – pour avoir gravement blessé au visage David, qui manifestait lors l’acte 3 des gilets jaunes le 1er décembre 2018 a Paris – un tir de LBD en pleine tête. Le tribunal a considéré que le tir n’était pas réglementaire. Le policier a bien entendu fait appel.
Dans l’autre affaire, c’est Gabriel et deux membres de sa famille qui ont été blessés par un tir aveugle de grenade GLIF4 tiré par le CRS Jacky David lors de l’acte 2 le 24 novembre 2018. Gabriel a été mutilé a la main, et sa vie dévastée, par l’explosion de la grenade. Le tribunal cette fois a considéré que le tir était tout a fait réglementaire. Le flic était poursuivi pour blessures involontaires par imprudence ou négligence. Ce jour là il faisait nuit sur les Champs Élysées, il a jeté sa grenade sans aucune visibilité, au milieu des gaz et sans pouvoir apprécier qui elle pouvait toucher. Pourtant le président de la 10eme chambre Thierry Donnard, dans son verdict rendu le 17 octobre, n’a même pas retenu la négligence. Relaxe totale pour le CRS mutilateur. Ce même Jacky David avait, le même jour, mutilé un autre manifestant avec le même type de grenade. La procédure est toujours en cours et l’instruction devrait se conclure par un non lieu, selon ses avocats.

La technoscience au programme de cette émission.
Le n°18 du journal Le Chiffon se penche sur les fausses promesses de la transition écolo-énergétique en Île-de-France, et pour présenter son dernier opus a invitée la journaliste Aline Nippert pour plonger dans le monde merveilleux de l’hydrogène. Elle a écrit le livre enquête Hydrogène mania, le totem de la croissance verte (Passager clandestin).

En préambule (6’00), Gary nous livre un édito qui résumé le propos (lire ici le texte de son intervention). Saluons aussi son enquête sur les data center en région parisienne, surtout le futur épicentre de l’IA, à Fouju en Sein-et-Marne, choisi par le président Macron pour ériger un "Campus IA" et un méga cata center de puissance inégalée, 1,4 GW, soit ce que peut produire, à plein régime, un seul réacteur EPR... Cette enquête se complète par une superbe cartographie signée Manon Truong.
La discussion avec Aline Nippert (22’45) est animée par Valentin, qui a signé un article sur la "bioraffinerie" de Grandpuis (toujours dans le 77), qui décrit comment Total verdit son image et alimente le marché gris de l’hydrogène.
En guise de parenthèse (45’25) à l’intervention d’Aline, nous proposons des extraits d’un reportage d’Arte (janvier 2025) sur une start-up allemande qui produit des camions qui roule à l’hydrogène via des piles à combustible. De l’hydrogène dit "vert" car produit avec une source électrique éolienne ou solaire. Une goutte d’eau. Pour "verdir" la production actuelle de H2, il faudrait la capacité de plusieurs centaines d’EPR...
— musique : générique de fin du film "Poubelle la vie" —