Les politiques face à la biométrie
Jamais les responsables politiques n’ont autant mis d’énergie sur les
questions de biométrie. Des décisions se préparent qui vont banaliser d’ici
peu l’usage de la biométrie dans le grand public. De nombreux usages
professionnels devraient suivre ensuite...
Les Etats-Unis tirent la planète
Les Etats-Unis ont fixé à octobre 2004 la date à partir de laquelle
ils imposeront, avec l’OACI, les contrôles par validation biométrique des
passeports lors de l’entrée sur leur territoire. Faute de tels moyens, les
personnes se rendant aux Etats-Unis devront demander et payer un Visa avant
leur voyage. Un an pour mettre la planète aux normes !
Le G8 suit avec une coprésidence française sur le sujet
Les ministres de l’Intérieur et de la Justice du G8, réunis à Paris le
5 mai, ont décidé de créer un groupe d’experts en biométrie pour les
passeports et visas. Ce comité est coprésidé par la France et les
Etats-Unis. Les experts doivent établir avant la fin de l’année un choix
entre les technologies d’empreinte digitale, de reconnaissance de l’iris et
de reconnaissance faciale.
« La France propose qu’on en retienne deux », a indiqué le Ministre de
l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, en rappelant que « la tradition française, est
l’empreinte digitale ». Pour les allemands, la préférence est plutôt la
reconnaissance de l’Iris.
La biométrie permet d’inclure dans le passeport avec une puce, un code
barre ou une piste magnétique, une caractéristique biologique unique à l’individu.
Lors d’un contrôle, on compare le porteur du passeport à ses propres
données. Par rapport aux contrôles actuels, la biométrie ferait "passer de l’âge
de pierre à des méthodes bien supérieures", a estimé Nicolas Sarkozy.
Le parlement français travaille la question ...
Le député UMP de la Loire Christian Cabal est auteur d’un rapport sur
« les méthodes scientifiques d’identification des personnes à partir de
données biométriques et les techniques de mise en œuvre » publié en juin
2003 pour l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et
Technologiques.
Dans un style universitaire et fort d’un travail documentaire
international important, Christian Cabal expose l’état de l’art de la
biométrie, les différentes technologies, leurs qualités, leurs limites. Il
aborde les questions de sécurité et de craintes sociétales. Il envisage des
applications dans les domaines de l’identification judiciaire, de la gestion
des documents d’identité, et du contrôle d’accès. Il étudie le cadre
juridique, les notions de preuves. Il évoque une nécessaire concertation
internationale du droit et des moyens utilisés.
Il conclut en demandant : _
La création d’un cadre législatif précisant l’accès par les
autorités publics aux fichiers de données biométriques ;
L’information du parlement des travaux du G8, de l’OACI et de l’UE
sur l’introduction de solutions biométriques sur les documents d’identité ;
La création d’un observatoire et d’un organisme d’évaluation et de recommandations.
... mais les industriels français en voudraient plus
Plusieurs autres pays européens ont toutefois été plus loin que la France en s’intéressant à la biométrie un peu plus tôt. Des expérimentations ont été réalisées et nos voisins disposent de conclusions intéressantes
établies grâce à des coopérations fortes entre les gouvernements et industriels. Une situation que déplorent les grands industriels français.
Mais ceux-ci, comme Thales et Sagem, mettent en avant un savoir-faire développé pour des pays étrangers, parfois même en Afrique où certains gouvernements sont très en avance.
Le Conseil Européen également
Le Conseil Européen de Thessalonique des 19 et 20 juin derniers décide d’engager des actions en vue de dégager au sein de l’Union Européenne une approche cohérente de la biométrie pour les documents d’identité.
Et Nicolas Sarkozy soutien les solutions bométriques
Le 13 mars dernier, le Ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, a précisé qu’avant l’été seraient introduits à l’aéroport de Roissy des dispositifs de lecture optique et biométriques, sur la base du volontariat.
VERCINGETHORIX