CDLF/MAS
22 rue Dumont d’Urville
76000 Rouen
Collectif pour la Défense des Libertés Fondamentales
Rouen le 18 décembre 2007
Madame, Monsieur, le conseiller général,
Madame, Monsieur le conseiller régional,
Nous avons l’honneur de vous interpeller sur un sujet pour lequel notre attention a été attirée par des parents d’élèves.
Il s’agit de l’installation de bornes biométriques à l’entrée des restaurants scolaires dans des établissements, de notre département.
Au-delà de la façon dont le sujet a été abordé dans certains de ces établissements (consultation à la hâte des Conseils d’Administrations, non-consultation des parents), qui pour certains vont faire l’objet de recours devant le tribunal administratif, nous nous interrogeons sur le bien fondé d’une telle initiative, qui apparemment serait subventionnée par le conseil général et régional.
En effet la question est posée, quel élément déterminant amène ces projets d’installations ?
Nous sommes convaincus que derrière le prétexte d’amélioration du service se cache une expérimentation dangereuse, tendant à utiliser les élèves, aux services des entreprises de technologie informatique de surveillance, dans une perspective de développement économique de multiples marchés particulièrement « juteux ».
Nous en voulons pour preuve le livre bleu du GIXEL (groupement des industries de l’interconnexion des composants et des sous-ensembles électroniques) rédigé à destination du gouvernement qui indique de manière on ne peut plus claire à la rubrique, acceptation par la population ; « La sécurité est très souvent vécue dans nos sociétés démocratiques comme une atteinte aux libertés individuelles Il faut donc faire accepter par la population les technologies utilisées et parmi celles-ci la biométrie, la vidéosurveillance et les contrôles. Plusieurs méthodes devront être développées par les pouvoirs publics et les industriels pour faire accepter la biométrie. Elles devront être accompagnées d’un effort de convivialité par une reconnaissance de la personne et par l’apport de fonctionnalités attrayantes : Education dès l’école maternelle, les enfants utilisent cette technologie pour rentrer dans l’école, en sortir, déjeuner à la cantine, et les parents ou leurs représentants s’identifieront pour aller chercher les enfants. Introduction dans les biens de consommations, de confort ou des jeux : téléphone portable, ordinateur, voiture, jeux vidéos."
Nous n’acceptons pas que l’école soit utilisée comme lieu idéal d’éducation à l’acceptation de technique de surveillance et de contrôle social.
Nous considérons que l’introduction d’appareil permettant de différencier les élèves par des caractéristiques physiques pose un problème d’éthique et met en danger les libertés fondamentales.
Aujourd’hui personne ne peut accepter la banalisation de système de surveillance, de fichage et de contrôle permanent des citoyens dans tous les moments de sa vie, remettant en cause le principe même du droit et du respect de la liberté individuelle.
Le système éducatif ne peut et ne doit pas être un laboratoire d’expérimentation, c’est pourquoi nous vous demandons de vous positionner sur cette question et de prendre toutes les dispositions pour que s’arrête toute subvention en faveur de ces dispositifs.
Dans l’attente de votre réponse et restant à votre disposition pour débattre de cette question,
Recevez, Madame, Monsieur, l’expression de nos sentiments distingués.
Pour le CDLF
Y.MIOSSEC
Collectif pour la Défense des Libertés Fondamentales : Alternative Libertaire, les Alternatifs, ATTAC, CFDT-SGEN, CFDT-Santé-Sociaux, Collectif 76 des salariés du secteur social et médico-social, DAL, Emancipation, Fédération Anarchiste, FSU 76, LCR, LDH, MRAP, PCF 76, Ras l’Front, RESF Rouen, SUD-Education, Union Syndicale Solidaires, Les Verts.