DES ETUDIANTS COBAYES
L’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) est en train de mener une enquête auprès de tous les jeunes majeurs scolarisés dans l’enseignement supérieur (au moins dans les lycées et les IUT) en Champagne-Ardenne. On parle d’un échantillon de 6000 jeunes majeurs.
Cette enquête, confiée à l’Organisme Régional de la Santé (ORS), s’appelle « SAGE » a reçu l’accord du recteur de l’Académie !
De quoi s’agit-il ?
Il s’agit, pour ces étudiants majeurs de remplir un « auto-questionnaire » ( ?) portant sur leur situation sociale, familiale et scolaire, l’existence éventuelle d’une dépendance par rapport à une quelconque drogue, leurs antécédents familiaux, leur niveau habituel d’impulsivité, leur éventuel état dépressif, leur éventuelle déviance sexuelle, ...
Ce questionnaire (très long) est accompagné d’un prélèvement de leur ADN !!!
Il s’agit, pour l’INSERM, d’étudier « l’interaction entre facteurs environnementaux et facteurs génétiques ». En d’autres termes, ces chercheurs vont donc essayer de voir si un comportement donné modifie les gènes du sujet et réciproquement si l’ADN du sujet ... peut expliquer tel ou tel comportement déviant ! Cela fait froid dans le dos lorsqu’on imagine les conséquences que cela peut avoir...
Mais ne vous inquiétez pas : tout ceci est anonyme... et l’INSERM, pour rassurer ce public, définit l’anonymat en ces termes : « Les personnes de votre entourage n’auront donc jamais connaissance de vos réponses »... comme si l’anonymat ne concernait que l’entourage ! En fait, ces étudiants étaient invités à donner leur numéro de sécurité sociale car pour suivre l’évolution de leurs gènes, l’INSERM espère retrouver la trace de ces jeunes dans trois ans afin de poursuivre l’enquête.
Cette enquête a été déclarée à la CNIL ce qui a fait croire à certaines administrations de lycées que la CNIL aurait donné son autorisation alors que celle-ci, depuis 2004, n’est plus qu’une chambre d’enregistrement en ce qui concerne tous les projets de l’Etat et de ses administrations.
Les jeunes pouvaient refuser... encore faut-il avoir été au préalable bien informé, avec contre-informations et débats.
En fait, personne (étudiants, profs, ...) n’a été au courant du contenu de cette enquête, tout s’est fait en catimini, le plus souvent les élèves ont été prévenus la veille pour le lendemain, voire d’une heure sur l’autre !. Le proviseur du lycée Jean Jaurès (Reims) a même été jusqu’à vouloir imposer la présence obligatoire des étudiants. Apparemment, c’est le seul lycée où les étudiants ont pu en discuter auparavant, écouter un autre son de cloche et débattre. C’est aussi le seul lycée où les élèves étaient prêts à refuser de servir de cobayes. Au dernier moment, l’ORS ne s’y est pas rendu, prétextant un autre RV au même moment dans un autre lycée.
A ce jour, nous manquons d’informations concernant cette enquête qui n’est d’ailleurs pas répertoriée comme « enquête en cours » sur le site Internet de l’INSERM. De plus, la discrétion entourant cette enquête, voulue par les administrations des établissements scolaires, nous fait craindre le pire.
A suivre !
Si vous avez participez à cette enquête, merci de contacter le collectif "souriez vous êtes filmé(e)s" pour nous en faire part !