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Chutt...

Des caméras et des micros dans l’espace public de Ploërmel (56) !

vendredi 2 mars 2007, par secu99

Dans le morbihan, le maire de Ploërmel (8500 h en zone rurale), nominé 2006 au BBA-France (prix Orwell localités), remplace et étend les caméras dans la ville. Nouveauté, elles seront équipées de micros...


La demande d’extension parvenue à la Commission Départementale des Systèmes de Vidéosurveillance (CDSV) à la mi-janvier sera étudiée le 12 mars 2007 pour « avis », avant validation par arrêté préfectoral. En résumé l’extension du système n’est pas le choix du maire mais est "la prise en charge de la demande citoyenne de tranquillité publique (qui) amènent la municipalité à envisager l’extension de la vidéo-surveillance sur 6 sites de la ville". Cette "prise en charge" se compose de 17 caméras extérieures sur 6 nouveaux sites. Les caméras déjà en place, 31 sur 9 sites pour rappel, seront remplacées et 4 ou 5 anciennes caméras seront pour la surveillance intérieure des écoles.

Depuis l’installation à Ploërmel de la vidéosurveillance, l’état de la délinquance de voie publique sur la commune reste constant, étant liée surtout à des cambriolages, des vols à la roulotte, des vols de voitures, etc. Les destructions et dégradations ne représentent que 10% de cette délinquance soit une moyenne de 15 faits annuels (chiffre global non rapporté aux sites vidéosurveillés).

La municipalité avance que depuis la mise en route du système en septembre 2005 aucune dégradation sur les bâtiments vidéosurveillés n’a eu lieu. Mais les caméras sont installées depuis mars 2005 et certains sites ont connu alors des dégradations. L’aspect dissuasif n’est donc pas vérifié. D’ailleurs, bien que rien ne se passe, la Maison de l’enfance va être équipée de trois caméras supplémentaires, passant à cinq ce qui est paradoxale.

L’extension du système voulu par la municipalité se trouve justifiée, dans le dossier de demande, par "la prise en charge de la demande citoyenne de tranquillité publique". La vidéosurveillance apparaît donc comme une réponse aux incivilités tels que le bruit de mobylette le soir alors que le législatif développe cet arsenal de contrôle pour la lutte anti-terroriste. Devant ce mélange des genres, comment interpréter la mise en place de nouvelles caméras ? Elles pourront fonctionner jour et nuit et seront équipées d’un système infrarouge, d’un zoom, d’un haut-parleur ainsi qu’un micro ! L’implantation de ces micros n’a jamais été précisé par la municipalité. Pourquoi ce secret ?

C’est en fait l’utilisation d’un câblage de fibre optique qui permet cette multitude d’option dans l’utilisation des caméras. Cependant ce câblage a été mis en place et financés à d’autres fins : pour l’enseignement numérique des écoles ou pour les entreprises dites de "nouvelle technologie" du pôle rural par exemple. Économies d’échelle ou filouterie ?

Prétendre que ce désir de la vidéosurveillance est une attente de la population demanderait à être vérifié avant tout par un référendum local honnête. C’est pourtant la municipalité qui démarche pour installer les caméras, même si elle prétend le contraire : la directrice de l’école maternelle Dolto a démentie publiquement que l’installation de caméra était à sa demande, tout en reconnaissant quelle ne pouvait refuser car l’école recevait un financement municipal. Pourtant, certains ont choisi de refuser l’implantation de la vidéosurveillance comme la Maison des syndicats. La municipalité a installé des barreaux aux fenêtres et mis de meilleurs verrous aux portes, simplement. Comme pour les sites vidéosurveillés, il n’y a pas eu de dégradation depuis à la Maison des syndicats. Alors ?

Ce dossier, mal ficelé comme le précédent, transpire la malhonnêteté et la mauvaise foi ( les enfants en maternelle se retrouve errant seul dans le centre ville, ect.). La demande d’autorisation peut pourtant être accordées au maire malgré tout. L’ancienne préfecture n’était pas contre la vidéo surveillance, la nouvelle est complètement pour (soutient sarkoziste). Il est donc important de réagir pour que cette procédure ne soit pas qu’une formalité. Une lettre de refus peut être demandé au courriel du collectif pour responsabiliser les potentats locaux. Mais l’expression reste libre...

Le 02 mars 2007
ploermelsansvideos(at)no-log.org

Pratique :
Préfecture : courriel(at)morbihan.pref.gouv.fr
Président de la CDSV : Laurent.Chatelain(at)justice.fr
Secrétariat CDSV : colette.guessard(at)morbihan.pref.gouv.fr


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