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Pourquoi nous refusons les nanos

dimanche 24 janvier 2010, par Les Amis d’Orwell

Le gouvernement organise actuellement une campagne de communication pour faire accepter les nanotechnologies. En plus d’une opération de propagande sur Internet, dix-sept réunions sont organisées dans des grandes villes de France par la commission nationale du débat public (CNDP), d’octobre à février. Pour s’assurer que ces grandes-messes se déroulent correctement, la CNDP a déjà prévu 147 questions (des plus simples aux plus dérangeantes) qui pouvaient être soulevées, afin d’endormir la méfiance du public. Depuis le début de cette campagne commanditée par le gouvernement pour nous faire accepter les nanotechnologies, la CNDP essuie échec sur échec : débats annulés par les opposants à Lille et Grenoble, débats perturbés à Clermont-Ferrand, Toulouse, etc. (lorsqu’elle n’est pas obligée d’empêcher l’accès aux réunions à des dizaines de personnes, comme à Caen ou Besançon). À Paris, deux réunions auront lieu : le 26 janvier à la Faculté d’Orsay et le 23 février à la Cité des Sciences et de l’industrie.


Les nanos, qu’est-ce que c’est ?

On appelle nanotechnologies les technologies qui manipulent la matière
(inerte ou vivante) à l’échelle de l’infiniment petit. Grâce à de puissants microscopes on déplace les atomes pour créer des matériaux ou des êtres vivants artificiels, avec des propriétés particulières. On miniaturise les circuits électroniques pour fabriquer des mini-puces et des capteurs très puissants. On marie la matière vivante et les matériaux artificiels pour créer des hybrides. Les
nanos sont développées notamment à Grenoble à Minatec, principal centre
européen de recherche sur les nanotechnologies, dont l’inauguration en
2006 avait suscité une importante contestation. Aujourd’hui, le gouvernement
lance son plan nano-INNOV, qui pour la modique somme de 70 millions d’euros
prévoit la construction de deux nouveaux centres de recherche, à Toulouse et
Saclay (région parisienne).

Pourquoi s’opposer aux nanos ? Après l’amiante, les nanoparticules

Les nanoparticules sont déjà incorporées à des centaines de produits déjà
sur le marché : crèmes solaires, verres auto-nettoyants, tissu anti-tâche, pneus, raquettes de tennis, médicaments, produits alimentaires, frigos, etc. Pourtant, les études toxicologiques signalent la dangerosité de ces particules. Les nanotubes de carbone, très utilisés, attaquent les poumons de la même façon que l’amiante. Les nanoparticules sont si fines qu’elles circulent dans le corps à travers les barrières naturelles, la peau, le sang, les poumons, jusqu’au cerveau. Les tests sur des animaux de laboratoire sont accablants, au point que les compagnies d’assurance
préviennent qu’elles ne pourront pas assurer les risques des nanotechnologies – comme pour les OGM et le nucléaire.

La surveillance généralisée

Les nanos permettent d’optimiser et de généraliser les puces RFID. Ces « étiquettes intelligentes » envahissent à notre insu tous les objets du quotidien : papiers d’identité, cartes de transport, vêtements, marchandises du commerce, implants sous la peau des hommes et des animaux, etc. Les industriels et les États en implantent partout. Ces puces minuscules, capables de stocker de grandes quantités de données personnelles émettent par radio-fréquence (comme les portables) et sont lisibles à distance. Bientôt nous serons suivis à la trace, via ces mouchards invisibles qui pisteront nos activités, déplacements, relations, achats, etc. À cela s’ajoute tout un arsenal d’outils de contrôle des populations que les nanos rendent possibles – ou plus efficaces – : caméras intelligentes,
poussières de surveillance, drones invisibles avec caméra embarquée, etc. Les militaires adorent déjà.

Interview d’un militant grenoblois contre les nanotechnologies réalisé par Un peu d’air frais (un mardi sur deux, de 16 h à 17 h, Radio libertaire, 89.4)

Ecouter l’interview (durée : 30 min)

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