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Ni flic, ni délateur

manifestation 22 mars

vendredi 28 avril 2006, par souriez

mercredi 22 mars 2006

Départ de la manifestation à 13h30

Place Denfert-Rochereau


Face à la misère et à la précarité d’une frange de plus en plus importante de la population, et en réponse à la révolte des banlieues le gouvernement répond par la répression, le contrôle, et la mise en place de la délation généralisée.

Le gouvernement réaffirme sa volonté d’imposer un projet de société ultra-sécuritaire :

le 9 décembre 2005, Nicolas Sarkozy remet au 1er ministre un avant projet de loi.

Le 17 janvier 2006, le gouvernement crée, par décret, un comité interministériel de prévention de la délinquance. Le 10 février 2006, il nomme un préfet comme secrétaire général à sa tête

Ce projet s’articule principalement autour de l’école et plus généralement
des lieux d’éducation, de formation et de soin.

Après avoir installé les flics dans les établissements scolaires, après
avoir expulsé des sans papiers par charters, après avoir retiré les
subventions à des associations refusant cette logique ; le gouvernement
prévoit de transformer les travailleurs de l’éducation, du social , du
médico-social en agents de contrôle et de délation.

La raison donnée : accélérer les délais d’intervention

La réalité : criminaliser la pauvreté et la désigner du doigt en supprimant
« le secret professionnel » au profit du « secret partagé ». Les
informations seront partagés avec les élus et la police, désormais considéré
s comme des professionnels de la prévention.

A projet ambitieux, moyens ambitieux

Pour criminaliser la pauvreté, il faut renforcer le contrôle et la
répression. A cet effet, le projet de loi de "prévention de la délinquance"
prévoit :

 de généraliser la vidéo surveillance dans les lieux publics et privés avec
des aides fiscales.

 d’aider au financement des systèmes de sécurité et de systèmes biométriques
( par exemple dans les écoles pour contrôler le passage des élèves à la
cantine)

 de mettre à contribution les CAF avec la mise sous contrôle des prestations
(transmission de fichiers pour vérifier les informations données par l
’école).

 d’organiser des formations communes « à la délation » pour les
professionnels détenant des informations confidentielles.

 de culpabiliser les parents en leur proposant des stages de « parentalité »
et selon les cas en les sanctionnant (amendes et/ou suppression des
allocations).

 de généraliser la méritocratie à l’école et au travail (bourses au mérite
et instauration d’établissements secondaires d’excellence)

 de rétablir la responsabilité pénale collective (le seul fait d’être
présent sur le lieu d’un acte de délinquance ou criminel engagera la
responsabilité pénale des personnes)

Le maire comme professionnel de prévention !

Comme il faut quelqu’un pour centraliser les informations après la phase de
délation, c’est le maire qui a été choisi pour piloter la politique de
prévention de la délinquance dans sa ville en lien avec le conseil général.

Il sera désormais considéré comme un professionnel de la prévention et aura
une délégation du préfet pour intervenir en matière de délinquance !

Il pourra prononcer des rappels à la loi et des mesures de réparation.

Vu le silence des élus sur ce projet, les jeunes,les pauvres, les
professionnels « récalcitrants »et tous les révoltés ont du souci à se
faire.

Par ailleurs disparition du secret professionnel au profit du « secret
partagé » va changer fondamentalement les modes d’intervention des
professionnels auprès des personnes et des familles.

Comme c’est déjà le cas dans beaucoup de villes, on risque d’assister à une
accélération des expulsions des plus pauvres et à des règlements de compte
politiciens sous couvert de prévention des troubles à l’ordre public.

Ce projet de loi de "prévention de la délinquance" n’en a que le nom ;
c’est un projet de loi liberticide qui n’a d’autre ambition que de contrôler
et réprimer les classes laborieuses, clairement définies ici comme
dangereuses. Mais c’est un vieil adage du capitalisme !

La CNT appelle à la mobilisation et à la grève les salariés, les étudiants,
les lycéens, les chômeurs, les précaires et les sans-papiers

le mercredi 22 mars 2006

Départ de la manifestation à 13h30

Place Denfert-Rochereau

 pour que toutes les lois répressives, sécuritaires et liberticides soient
abrogées car elles ne sont faites qu’au profit de l’Etat et des patrons.

 pour la préservation du secret professionnel qui doit garantir aux
personnes la confidentialité des informations qu’elles donnent dans le but d
’être aidées.

 pour que les professionnels et les populations visées sortent de l’
isolement afin de construire des résistances collectives et ne pas céder aux
pressions du pouvoir.

 pour arrêter la construction des lieux d’enfermement comme les
Etablissements Pénitentiaires pour Mineurs (EPM) prévus pour 2007.

 pour construire nos rapports humains sur d’autres bases que la méfiance ,
le contrôle et la délation.

A l’image des lycéens et étudiants qui ont refusé l’installation d’une borne
biométrique à Gif-sur-Yvette en octobre dernier, ne laissons pas s’
installer dans nos vies et nos lieux de travail les outils de notre propre
contrôle.

P.-S.

*photo sortie du livre "Tchernobyl, confessions d’un reporter" d’ Igor Kostine


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