En jargon judiciaire, on l’appelle le PSE "placement sous surveillance électronique". Et depuis 2005, il existe une autre forme plus intrusive et insidieuse, le PSEM, placement dit « mobile », avec géolocalisation en permanence du détenu… Il s’agit d’une contrainte de "sureté", accessible aux détenus volontaires ayant été condamnés à des peines supérieures à 7 ans de réclusion. Le PSEM ne concerne qu’environ 200 personnes, alors que le bracelet fixe est porté par 10 520 détenus (chiffres au 1er mars 2017).
Quel type de détenus peut y avoir accès ? En quoi consiste ce "châtiment virtuel" et est-ce si "virtuel" que ça ? Qu’est-ce que ça change concrètement ? À la fois pour la vie du détenu, l’exercice de sa peine et pour la population carcérale en général ? En 20 ans, la mesure n’a pas déclenché de baisse du nombre de détenus qui a d’ailleurs continué d’augmenter en même temps que les PSE.
Quatre invités pour en parler :
– Eric, ex-détenu, aujourd’hui futur secrétaire juridique, qui a terminé sa peine en 2014 avec un bracelet électronique mobile (PSEM). Son parcours a été raconté en BD sur le site sans-a.fr : http://sans-a.fr/project/la-vie-apres-le-placard-saison-2/
– Juliane Pinsard, juge d’application des peines (Syndicat de la magistrature)
– Benoit David, avocat et président de l’association Ban public (http://prison.eu.org/) ;
– Et Tony Ferri, conseiller d’insertion et de probation en région parisienne, philosophe et auteur d’ouvrages sur la question de l’enfermement, le dernier Emprisonner et surveiller (Ed. BREAL, 2016).
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